Montagnes Magazine : Une interview de Micheline Rimbaud

Montagnes Magazine : Une interview de Micheline Rimbaud

Micheline Rambaud : « La femme que je suis aujourd’hui doit beaucoup à cette première expédition féminine au Cho Oyu »

À la fin des années 1950, Claude Kogan, « la plus haute femme du monde », prépare la première expédition internationale féminine dans l’Himalaya. Elle propose à Micheline Rambaud de se joindre à l’équipe en tant que cinéaste. L'alpiniste publie cette année, aux Éditions du Mont-Blanc, le carnet de bord inédit de son voyage au Cho Oyu, Voyage sans retour. Entretien.
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© Jérôme Tanon

Micheline Rambaud, vous avez aujourd'hui 92 ans. Pourquoi avoir exhumé votre carnet de bord si tard ?

J’avais le désir de raconter un jour cette histoire. Jusqu’à maintenant, j’étais trop occupée. Et puisque nous avons été confinés, j’ai enfin pris le temps d’ouvrir mes notes écrites au jour le jour, en style télégraphique, faites de chiffres, d’indications sommaires… Je les ai reclassées, et me suis replongée dans la chronologie du temps et des lieux. L'histoire est alors remontée toute seule à ma mémoire, malgré les 63 années écoulées.

Comment expliquez-vous la fraîcheur du souvenir ?

C’était incroyable. En relisant mes notes, les choses se sont présentées comme si j’étais là-bas, au Népal, en 1959. À mon clavier, je me suis surprise à écrire spontanément. Des souvenirs resurgissaient, des faits, des sensations, des sentiments étaient là, avec presque la même vigueur qu’à l’époque. Il y a eu comme une liaison entre le cerveau et les mains. Le texte, je l’ai écrit d’instinct, certainement parce que cette expédition m’a beaucoup marquée. Pour toucher un public d'alpinistes, je me suis adressée aux Éditions du Mont-Blanc. Catherine Destivelle m'a tout de suite dit qu’elle avait lu le texte d’une traite et qu’elle souhaitait le publier.

Le livre est très réussi. Les nombreuses photos présentes dans le livre sont une mine d’or. C’est un trésor pour nous, lecteurs.

Elles ont été récupérées de diapositives ou de négatifs. Transformées numériquement, elles ont été ensuite retravaillées par un spécialiste pour leur redonner leurs couleurs et donc une nouvelle vie. Elles illustrent magnifiquement l’aventure à son époque. Le matériel, les camps, le paysage, notre quotidien ; tous les visages, joyeux, ou dans l’effort…
« Nous étions femmes, nous sommes restées femmes. Cela a été un film tourné par des femmes, avec des femmes, en regardant vivre les femmes des pays que nous traversions. »

Vous dites que cette aventure vous a beaucoup marquée. Pouvez-vous nous en dire plus ?

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