Né en 1956 à Lanzhou, dans la province du Gansu, au nord-ouest de la Chine, Luo Ying — nom de plume de Huang Nubo — passe son enfance à Yinchuan, capitale de la région autonome du Ningxia. Diplômé en langue et littérature chinoises de l’Université de Pékin, il commence à écrire de la poésie en 1976.
Marqué à vie par la Révolution culturelle et son propre passé de Garde rouge, il s’inspire de son vécu pour nourrir son oeuvre littéraire. Dans deux recueils de poésie, il évoque le suicide de son père, accusé de « contre-révolutionnaire actif », ainsi que la mort de sa mère, intoxiquée au gaz. Il y décrit également son engagement fervent au sein des Gardes rouges, les violences qu’il a commises, les humiliations infligées — un parcours douloureux qui, pour lui et sa génération, a constitué un apprentissage brutal de la vie et fait naître une peur persistante de voir l’histoire se répéter.
Huang Nubo est aussi un homme d’affaires accompli : il a fondé lui-même le groupe Zhongkun Investment Corporation, un puissant conglomérat actif dans l’immobilier et le tourisme. Passionné de montagne, il trouve son équilibre dans l’alpinisme. Il a gravi trois fois l’Everest et a atteint les sept sommets les plus hauts du monde. Issu d’un milieu modeste, l’enfant pauvre est devenu milliardaire, l’un des hommes les plus puissants de Chine.